2001 – Babels – CD

15,00

Les chemins – Babels – Rue de la Roquette – Le brouillard – Les marchands – Le pour et le contre – Le temps – Le déshérité (poème de Joë Bousquet) – Le loup qui doute – Je suis en partance (poème d’Albertine Sarrazin, musique deAlain Poirier) – La Mimi de Saint-Julien (musique de Michel Précastelli) – Rue d’Amsterdam (poème de Jacques Roubaud, musique de Pascal Tafuri) – Pierres (poème d’Aragon) –

Chansons et mise en musique des poèmes, sauf mention contraire : Véronique Pestel

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Description

Véronique Pestel prend le temps, de vivre, d’écrire, de composer. Ses disques sont rares et, de ce fait, nous sont chers. Aucun babil dans Babels (ni dans aucun autre disque, d’ailleurs !), mais l’expression d’une conscience créatrice, la parole singulière d’un être qui cherche sa place dans l’espace virtuel des discours ambiants et des pensées jetables. Creuser ce microsillon en solitaire eût été un non-sens, et les complices embarqués sont à la hauteur de l’aventure.

Album orchestré par Michel Précastelli pour dix musiciens

Chant-Piano : Véronique PESTEL
Piano-Claviers : Michel PRECASTELLI
Voix-guitare : Pascal TAFURI
Contrebasse : Jean-Philippe VIRET
Percussions : Jean-Paul BATALLEY
Vents : Xavier COBO
Enregistré au Studio Sysmo, par Dominique SAMARCQ, Paris, Octobre 2000
Produit par Jean-Claude BARENS

Babels de veronique pestel : 
Les détournements enguirlandés 
par Stéphane Hirschi,  Université de Valenciennes

Il y a ceux qui connaissent déjà la voix chaude de Véronique Pestel, et ceux qui vont la découvrir avec ce quatrième album Babels. Auxquels d’abord s’adresser ? Véronique, qui sait tresser les méandres de nos hésitations, en ferait chanson, à peser Le pour et le contre. Après avoir déjà chanté Aragon, Tristan Corbière, ou Pernette du Guillet entre autres, mis ses mots sur l’histoire de Jeanne Hébuterne, la compagne de Modigliani ou sur un menuet de Bach, Véronique Pestel m’a toujours paru maîtresse en dialogisme, l’art d’accorder les voix multiples. Elle continue dans ce disque, prêtant sa voix et ses mélodies les plus mélancoliques à Joël Bousquet, Albertine Sarrazin, Jacques Roubaud et pour finir, une nouvelle fois à Aragon.

Qui a entendu Véronique sur scène récemment reconnaîtra ici quelques airs déjà joués en public comme Les chemins ou Le temps. Certains remarqueront peut-être que les récits en forme de confidences autobiographiques se sont raréfiés, que son univers chansonnier se nappe de davantage de brouillards à l’attention des quêteurs de messages, mais goûteront toujours son exigence de précision tant dans le phrasé, dans son attaque vocale à la fois suave et tonique, que dans l’expression même des doutes dont elle sème son voyage en chansons.

Car si Véronique prête sa voix à tant de voix – dont la sienne, bien sûr -, c’est sans doute pour tenter d’aborder les grèves de l’indécidable, non pour un flou vaguement artistique, mais pour faire art du cheminement, dans ce monde où “ les chemins nous mènent par le bout du nez ”. Ce dont elle fait son sel le mieux taillé dans cet album, c’est de détourner les rectitudes attendues, qu’il s’agisse de dictons, de comptines ou de contes, d’idées ou de certitudes trop arrêtées. D’où ce titre Babels, en forme de babil amoureux, où la voix décidée de Véronique se prête aux voix des autres qu’elle enguirlande en festons de mots. Et si l’on arrive “ parfois là où l’on voulait aller ”, c’est après avoir pris avec elle le temps de flâner, d’écouter, de goûter un simple mot pour son poids de silence, de laisser résonner l’écho de Bruant “ rue de la Roquette ”, et de demander à l’autre, en miroir, “ Vois-tu la fin de ton brouillard ? ”. Des guirlandes où les brumes du décor dialoguent aussi avec quelques salutaires coups de gueule : juste avant Le pour et le contre, à l’encontre de “ France-infausse ”, ou dans une fable écolo-rigolote où Le petit chaperon rouge devient Le loup qui doute pour mieux hurler aux fausses lunes des “ yétis qui font du fric sur le chômdu ”. L’art de la chansonnette y devient celui de semer des “ pierres ” aragoniennes, des petit cailloux blancs dans les montagnes et les bois de nos moments choisis, ou des cailloux verts, comme “ la Mimi de Saint-Julien ”, l’amie Michèle Bernard à qui Véronique Pestel rend hommage, au milieu de toutes ses marraines et amies en chanson, polyphonie enguirlandée de toutes ces voix détournées pour célébrer les seules certitudes du temps vécu : les rencontres serties par les mots de Véronique, l’air de rien…

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